De la patience et de l’observation. Voilà les maîtres mots lorsque l’on veut élaborer un plan. Et de la patience et de l’observation Meg en avait à revendre. Voilà plusieurs jours, voir semaines qu’elle observait attentivement la maison des Robinsons et ses occupantes. La mère et la fille. Elle avait étudié les habitudes de chacune d’elles. Les horaires de Cassie au Metropolitan, les endroits qu’elle affectionnait. Les sorties de sa mère. Bref, une piriade de petits détails qui allaient grandement l’aider. Et aujourd’hui, l’heure était venue. Oui, il était temps, IL lui avait soufflé… elle pouvait enfin passer à l’action.
L’après midi était bien entamé… C’était l’heure de la sortie des écoles, les squares et aires de jeu commençaient à se remplir de marmaille accompagnée de leurs parents. Le quartier était paisible. Un vrai petit havre de paix pour ses habitants. A l’ombre d’un arbre, assise sur un banc, les écouteurs de son baladeur MP3 sur les oreilles, Meg attendait le bon moment. Cassie était au travail. Comme tous les jeudis, elle ne rentrerait pas avant 21 heure. Sa mère était chez elle, cloitrée comme bien souvent, prisonnière de ses souvenirs et de ses remords. Pathétique non ?
Meg ôta les écouteurs, remit son sac en bandoulière, une chemise cartonnée à la main, et se leva, se dirigeant sereinement vers la petite maison où avaient emmenagé les Robinsons. Un sourire aimable et poli sur son visage angélique, elle sonna.
Après quelques secondes d’attente, des bruits de pas se firent entendre, et la porte s’entrouvrit, bloquée par la chaîne de sécurité. Un visage entre deux âges apparu, semblant porter les stigmates de toute la souffrance du monde. Mme Robinson la regarda de bas en haut, intriguée.
« - Que désirez vous mademoiselle ? »
Sa voix était aimable, mais sans plus. Meg élargit son sourire, et montra la chemise cartonnée.
« - Désolée de vous déranger Mme Robinson … Cassie est elle là ? »
« - Non, elle ne rentrera que dans la soirée pourquoi ? »
« - Oh, c’est dommage… Je suis Meg Masters… Je travaille avec votre fille. On a du se louper au Metropolitan et je devais lui remettre ces dossiers… comme j’avais un truc à faire à Hartford, je m’étais dit que… »
La porte se referma sensiblement pour se rouvrir en grand. Mme Robinson avait ôté la chaîne de sécurité.
« - Mlle Masters, je vous en prie entrez… » Elle s’effaça pour laisser passer Meg, qui se fit une joie de s’executer. « Alors comme çà vous êtes journaliste, comme Cassie ? »
« - C’est exact. D’ailleurs je dois vous avouer que votre fille est très douée, j’en serais presque jalouse » rétorqua Meg avec un aplomb effronté et une moue on ne peut plus sincère.
Elle entra dans le salon. La décoration de la maison était plutôt sommaire et sobre. En même temps, les deux femmes avaient emmenagé depuis peu donc cela était compéhensible. Mme Robinson lui adressa un maigre sourire.
« - Désirez vous boire quelque chose ? Thé, café ? »
« - Un thé, se serait parfait, merci beaucoup. »
Tandis que Mme Robinson partit dans la cuisine mettre la bouilloire à chauffer sur le feu, Meg posa la chemise sur la table. Celle ci regroupait en fait des coupures de presse, relatant tous les meurtres inexpliqués qu’elle semait sur son passage… Tous ces pauvres gens égorgés sans raison précise… Oh mais que si il y avait une raison. Meg savait que Cassie trouverait cette chemise, et la montrerait à Dean et Sam.
La voix de la mère de Cassie lui parvint de la cuisine, la tirant de ses pensées.
« - Et vous et Cassie … vous êtes proche ? Je veux dire, comme on viens d’arriver, je trouve çà très bien que ma fille se soit déjà fait des amis. »
Meg apparu dans l’encadrement de la porte, un petit sourire aux lèvres.
« - Assez proche oui, dans un certain sens. Disont que je sais pas mal de chose sur elle… Pourquoi vous avez quitté le Missouri, après toutes ces morts atroces.. par exemple. Par ailleurs, nous avons même des amis communs… »
Elle fit une pause, histoire de lire l’incompréhension et la surprise dans le regard de son interlocutrice. Haussant un petit sourcil amusé, Meg reprit. Elle faisait son petit effet sur sa victime et s’en délectait.
« - Oui, vous savez… Dean Winchester, et son frère Sam… A vrai dire, je connais plus ce dernier. Je crois qu’ils vous ont rendu quelques menus services n’est ce pas ? »
D’une voix suave et sournoise, Meg faisait glisser le serpent de la peur dans les veines de Mme Robinson. Celle ci commençait lentement à prendre conscience du danger qui la menaçait et la regardait, les yeux écarquillés.
« - Mais.. Comment… ? »
La bouilloire se mit à siffler de manière stridente et discontinue. Sans lacher la femme du regard, Meg s’approcha de la gazinière.
« - Vous permettez ? Vous allez vous brûler sinon.. » Le sourire de Meg s’élargit, mais son regard n’avait plus rien d’innocent. Elle se saisit de l’anse brûlant de la bouilloire, et le prit en main, sans montrer aucun signe de douleur. Lentement, elle la déposa sur le plan de travail. Mme Robinson avait ses yeux rivés sur elle , ne parvenant plus à articuler un seul son.
« - Mme Robinson vous allez bien ? On dirait que vous avez vu un fantôme… Vous êtes toute pâle… Asseyez vous voyons. »
En prononçant ces paroles, Meg s’approchant de sa victime. Celle ci recula d’un pas avant de buter sur une chaise, sur laquelle elle s’assit finalement.
Meg la toisa , une expression satisfaite sur son minois. Elle sortit alors de sous sa veste en cuir un couteau de chasse, jouant du bout des dpigts avec la pointe de la lame.
« - Vous voyez Mme Robinson… Je vous ai menti. Je ne suis pas vraiment une amie de votre fille… et encore moins journaliste. »
La mère de Cassie commençait à avoir la respiration saccadée, en proie à une frayeur grandissante. Meg s’approcha d’elle, baissant son visage à son niveau.
« - N’ayez crainte… J’ai juste besoin d’une petite participation de votre personne… » souffla t elle d’une voix mielleuse.
Elle se redressa alors, et son regard s’assombrit. En un éclair son bras armé du couteau se leva et s’abattit en travers de la gorge de Mme Robinson. La tête de cette dernière se révulsa en arrière, tandis qu’elle se vidait de son sang par la plaie béante qui couvrait son cou. Meg reposa le couteau et se saisit d’une coupe ancienne dissimulée dans son sac. Puis elle place celle ci sous la plaie, de façon à recueillir du sang en abondance.
« - J’avais juste besoin que vous mourriez et de votre sang. Merci de votre coopération. » acheva t elle alors, avec un petit sourire ironique sur ses lèvres.
Elle ramena la coupe emplie de sang à elle, et doucement, y trempa le bout de son index, effectuant alors une rotation régulière dans le liquide chaud et visqueux. Ses yeux se noircirent. La jeune femme semblait soudain plongée dans une sorte de « transe ».
« - Voilà Maître… cela a été fait selon votre demande…. Oui Maître… Très bien. J’ai compris… »
Après ce bref échange, elle rinça la lame ensanglantée du couteau et la coupe dans l’évier à côté d’elle. Puis elle rangea le tout , comme lorsqu’elle était arrivée. Elle ramena la chemise cartonnée sur la table de la cuisine, devant le corps sans vie de Mme Robinson, bien en évidence. Tout était parfait. Comme prévu.
Satisfaite, Meg remit ses écouteurs sur ses oreilles et quitta alors les lieux discrètement, par la porte de derrière. Cassie Robinson aurait une surprise en rentrant chez elle ce soir…
[ Ce topic n'attends pas de réponse, mis à part si Cassie veut écrire le post où elle découvre le corps de sa mère évidemment ]